Jeudi 19 octobre 1983, Saint-Flour. Il est 6h du matin quand une charge de plastic fait voler en éclats la porte d’une petite maison de la ville haute. Les hommes du GIGN investissent précipitamment les lieux et découvrent horrifiés, parmi des monceaux d’ordures, Esther Albouy (60 ans) et son frère Hubert (41 ans), maîtrisé avant d’avoir eu le temps de saisir son fusil. Dans la pièce attenante, gît le cadavre de leur frère Rémi, mort deux ans plus tôt. Les journaux s’emparent aussitôt de l’affaire : Esther a été tondue en 1944 à la Libération de la ville. De honte, ses parents l’ont enfermée chez eux, dans l’indifférence générale. À l’exception des rares nuits où son père la promenait au bout d’une chaîne dans les rues de Saint-Flour, Esther est restée cloîtrée pendant 38 ans. Ainsi commence notre enquête historique.